Projet pédagogique “Rivières vivantes” – la rivière de la Sorge

État de santé de la rivière de la Sorge

Les élèves du Gymnase de Bussigny ont travaillé pendant deux années scolaires (23-25) sur la rivière de la Sorge qui coule proche de leur Gymnase. Ils/elles ont effectué des mesures physico-chimiques et ont observé et analysé la qualité biologique (macrozoobenthos et diatomées) de l’eau accompagné⸱e⸱s de médiateur⸱ice⸱s scientifiques de la Maison de la Rivière, de L’éprouvette (Université de Lausanne) et avec l’expertise du Centre Intégratif de Génomique de l’Université de Lausanne (CIG-GTF-UNIL). Ils/elles ont ensuite rédigé un rapport scientifique sur la qualité de l’eau, expertisé par le service de l’eau de la Direction générale de l’environnement du Canton de Vaud (DGE), et l’ont envoyé aux Communes de Bussigny et de Crissier, qui appartiennent au bassin versant de la Sorge. Ils/elles ont accompagné leur rapport de questions adressées aux Communes, lesquelles ont généreusement pris le temps de répondre. Pour donner suite à ces échanges, le Syndic de la Commune de Crissier, M. Bovay, a accepté de venir en classe pour échanger directement avec les élèves. Retrouvez cette aventure en image et les rapports complets ci-après.

Par tous les temps, les élèves vont sur le terrain pour découvrir l’écomorphologie de la rivière et faire des analyses physico-chimiques, ainsi que des prélèvements biologiques.

Qu’est-ce que l’écomorphologie d’un cours d’eau ?
Les cours d’eau naturels ont leur dynamique propre. Leur morphologie varie en fonction du débit, qui agit aussi sur les biotopes situés à l’intérieur ou au bord de l’espace fluviatile. Les débits de crue qui surviennent périodiquement sont le moteur des dynamiques fluviales qui produisent et transforment incessamment les milieux et leur biodiversité. Ces crues si essentielles sont cependant un motif d’interventions humaines sur les cours d’eau : pendant des siècles nous avons «dompté» nos rivières, en les corrigeant ou en les canalisant, afin de maîtriser les débits de crue et d’étendre les terres cultivables. La Confédération suisse revient sur cette vision et réalise les autres fonctions des cours d’eau d’où le développement de la méthode « Ecomorphologie niveau R », dans le cadre du système modulaire gradué visant à examiner l’état des cours d’eau suisses.

Prélèvement et analyse du macrozoobenthos.

L’indice biologique suisse (IBCH)

L’appréciation de l’état des cours d’eau prévue par la législation doit en particulier s’appuyer sur les communautés biocénotiques. La détermination de l’état biologique des cours d’eau permet une comparaison directe avec les objectifs de qualité écologique fixés par la loi. La faune invertébrée benthique (macroinvertébrés, macrozoobenthos) présente un intérêt particulier de ce point de vue, car les organismes qui la composent intègrent les variations de l’état du cours d’eau pendant toute la durée de leur vie aquatique (Rapport complet de la Confédération).

 

 

De retour au laboratoire pour extraire l’ADN des diatomées. Les échantillons seront analysés au Centre de génomique de l’UNIL (CIG-GTF-UNIL)

 

Résultats des analyses physico-chimiques et biologique

Les valeurs des indices de qualité de l’eau de 2,206 et 2,120 lors des deux échantillonnages permettent de décrire le cours d’eau de la Sorge comme modérément pollué. La teneur en nitrates de l’eau au printemps est 2,8 fois plus élevée que la valeur limite Oeaux. Le DI-CH moyen montre également un état de pollution moyen de la rivière.

 

Discussion

Ce bilan a été suivi par une discussion en intelligence collective et les points suivants sont ressortis

  1. Informer régulièrement la population de l’état des rivières de leur commune et des projets de restauration de cet écosystème en utilisant les canaux de communication de la commune.
  2. Créer des synergies au niveau administratif et économique afin de garantir une évolution positive des ressources aquatiques.
  3. Faire des écosystèmes des entités avec des droits qui seront respectés et chéris par la population.
  4. Favoriser un accompagnement des agriculteur.rice.s dans une optique de minimiser les apports en engrais et en produits phytosanitaires pour éviter l’écoulement des surplus dans les rivières.
  5. Poser un cadre juridique adapté à cette problématique.

 

Les élèves ont souhaité interpeler leurs autorités en leur posant les questions suivantes :

  1. Aimeriez-vous passer une journée sur les rives de la Sorge et vous baigner ?
  2. Avez-vous déjà des projets qui permettent d’améliorer la qualité de l’eau des rivières qui traversent la commune ?
  3. Est-ce que la protection des rivières pourrait devenir un projet majeur pour la commune ?
  4. Est-ce que vous considérez que l’humain va vers un meilleur avenir ?
  5. Appréhendez-vous les réactions de la population causées par les problèmes environnementaux ?
  6. Quelles sont les manières de récolter de l’argent pour financer des projets de protection des rivières ?

Rapport complet : Rapport Hydrologie_La Sorge_Gymnase de Bussigny

Finalement, après une réponse écrite faite par les autorités communales, le syndic de Crissier a accepté de rencontrer les élèves en classe pendant 1h.

 

Rencontre avec M. Bovay, syndic de Crissier.

Réponse de la Commune de Bussigny :5.12.24_Réponse Bussigny Rapport hydrologie

Réponse de la Commune de Crissier : 6.1.25_Commune de 6.1.25_Crissier_Réponse bilan atelier d’hydrologie

Entrevue avec M. Bovay : 260525-échange syndic-élèves

 

Pour créer un projet d’établissement S’enforester “Rivières vivantes”, contactez senforester@unil.ch

 

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