Les 9 limites planétaires

Le terme Anthropocène a été proposé par le chimiste de l’atmosphère et prix Nobel Paul J. Crutzen et le biologiste Eugene Stoermer en 2000 [1]. Ce terme suggère que nous sommes entrés dans une nouvelle époque géologique où les activités humaines ont atteint un tel niveau d’impact sur la Terre et ses vivants qu’elles sont devenues une force géologique capable de marquer la lithosphère [2]. Le Rapport Meadows rendu au Club de Rome en 1972 disait qu’une croissance exponentielle est insoutenable face à une ressource finie [3]. En 2009, une étude scientifique, critiquée et revisitée durant la dernière décennie, a tenté d’identifier et de quantifier les limites biophysiques à l’échelle de la planète [4].
Neuf limites planétaires sont alors reconnues : (1) le changement climatique, (2) la perturbation des cycles biogéochimiques du phosphore et de l’azote, (3) le changement de l’utilisation des sols, (4) l’utilisation de l’eau douce, (5) l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère, (6) l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, (7) l’acidification des océans, (8) la perte de biodiversité (diversité génétique et diversité fonctionnelle), (9) l’introduction de nouvelles entités (ex: polluants chimiques, plastiques, …) [5, 6].

 

Les limites planétaires. Dessin par Azote pour le Stockholm Resilience Centre, fondée sur l’analyse de Wang-Erlandsson et al 2022, Persson et coll. 2022 et Steffen et coll. 2015

 

Pour faire un pas de plus, le concept du donut [7] tente de faire le lien entre la composante environnementale et sociale. Il y inclut aussi les priorités gouvernementales pour un espace sûr et juste permettant à l’humanité de prospérer.

Les neuf limites planétaires déterminent le plafond environnemental et les onze dimensions sociales nécessaire à la vie représentent le plancher social. Entre ces deux limites se trouvent un avenir satisfaisant les besoins de chacun, tout en préservant le monde vivant.

Les 11 dimensions du plancher social sont illustratives et se basent sur les priorités gouvernementales pour Rio+20. Les neuf dimensions du plafond environnemental se basent sur les limites planétaires décrites par Rockström et al (2009b)

Les 9 limites planétaires et la Suisse

Dans quelle mesure l’empreinte écologique de la Suisse est-elle compatible avec les limites de la planète? L’étude pilote menée par l’OFEV a montré que l’empreinte écologique de notre pays est d’ampleur critique en particulier en ce qui concerne le climat et la biodiversité, mais aussi en ce qui concerne l’acidification des océans et le cycle de l’azote [8].

 

Vidéo réalisée par l’OFEV. Les limites planétaires : que signifient-elles pour l’avenir de l’humanité ?

Les 9 limites planétaires vues par le monde de la finance

La finance durable, du greenwashing? Quelles possibilités et quel rôle la finances joue-t-elle dans la transition écologique? Interview de “La Matinale” avec la responsable durabilité de la banque Pictet, Marie-Laure Schaufelberger (02 octobre 2023).